Comprendre le label de bâtiments biosourcés

En 2014, le secteur du bâtiment a généré plus de 227 millions de tonnes de résidus polluants. En 2018, il était encore responsable de 27 % des émissions de CO. Matériaux naturels, énergie passive, création de labels écologiques, depuis quelques années, de plus en plus de solutions sont mises en place pour réduire l’impact environnemental dans la construction. Dans cet article, focus sur le label bâtiments biosourcés. En quoi consiste-t-il ? Quelles sont ses caractéristiques et comment fonctionne-t-il ?

Qu’est-ce que le label de bâtiments biosourcés ?

Si vous vous intéressez un peu à la construction écologique, vous avez peut-être entendu parler du fameux label « bâtiment biosourc.

Origines et caractéristiques

Mis en place par un décret ministériel le 19 avril 2012, il a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de minimiser l’impact environnemental des constructions neuves, de lutter contre le réchauffement climatique et de valoriser les démarches écoresponsables dans le secteur du bâtiment. Ce label s’adresse à toute construction neuve résidentielle, à usage privé ou public. Il peut également s’adapter à toutes les typologies de bâtiments : bureaux, établissements scolaires, commerces, établissements de santé, gares, restaurants, maisons individuelles, complexes d’appartement, etc.

Définition d’un bâtiment biosourcé

Vous avez donc compris que la construction de bâtiments biosourcés, c’est bien pour l’écologie et pour l’environnement. Mais ça veut dire quoi, au juste, « biosourc ? Comme son nom l’indique, le bâtiment biosourcé est constitué de matériaux issus ou fabriqués à partir de sources biologiques et biodégradables végétales ou animales. Utilisés notamment pour leurs propriétés naturellement isolantes, le bois et ses dérivés, la paille, le chanvre ou encore la laine de mouton comptent parmi le top 5 des matériaux biosourcés.

Certifications label bâtiment biosourcé : comment ça marche ?

L’obtention du label bâtiment biosourcé est réglementée par l’État et doit répondre à certaines exigences en matière de construction.

Organismes habilités

La délivrance du label bâtiment biosourcé se fait à la demande du maître d’ouvrage par le biais d’organismes conventionnés par l’État. L’organisme Céquamiest spécialisé dans la labellisation des maisons et habitats à usage individuel. Cerqual certifie les logements collectifs et individuels groupés. Enfin, pour la labellisation de bâtiments tertiaires, il faudra faire appel à Certivéa. Ces trois organismes sont les seuls à traiter les demandes de certifications, il est donc fortement recommandé d’engager les démarches dès le début de votre projet, car le traitement des dossiers peut parfois durer plusieurs mois.

Critères d’exigences

La labellisation des bâtiments biosourcés est catégorisée en trois niveaux. Chacun dispose de ses propres critères d’exigences en matière de matériaux. Le niveau 1 requiert l’utilisation d’au moins deux produits de construction biosourcés remplissant deux fonctions différentes et au moins 18 kg/m² de surface de plancher. Pour le niveau 2 et 3, il faudra respectivement 24 kg/m² et 36 kg/m² et l’utilisation d’au moins deux familles de produits de construction (bois, paille, coton recyclé, etc.).

Outre la quantité de matière naturelle incorporée, il faudra prendre en compte également les performances environnementales et le classement sanitaire des matériaux utilisés. Peintures, vernis, revêtement de sol, et tout autre produit de construction seront inspectés. Ils devront être classés A ou A+ au sens de l’arrêté du 19 avril 2011. Quant au bois et ses dérivés, ils devront être issus d’une forêt à gestion durable.

Quels sont les avantages d’un bâtiment biosourcé ?

Gage de qualité, le label bâtiments biosourcés valorise des constructions non seulement respectueuses l’environnement, mais également une nouvelle approche plus naturelle du confort à l’intérieur de l’habitat.

Un confort thermique et hygrométrique

Les matériaux issus de la biomasse ont non seulement d’excellentes propriétés thermiques et acoustiques, mais leur porosité permet également de réguler efficacement la température et l’humidité à l’intérieur des bâtiments. Beaucoup plus respectueux de l’environnement que les isolants synthétiques, ils sont aussi plus durables dans le temps.

Un environnement sain

Les constructions biosourcées sont beaucoup plus saines pour l’organisme que les classiques. En effet, à la différence des isolants synthétiques, les matériaux naturels n’émettent quasiment pas de COV. Ces composés organiques volatils ont récemment été pointés du doigt pour leurs effets néfastes sur la santé.

Des matériaux de qualité renouvelables et recyclables

Les matériaux biosourcés sont soumis aux mêmes normes et réglementations que les autres matériaux utilisés dans la construction. Bon nombre d’entre eux possèdent une fiche de déclaration environnementale et sanitaire attestant de leur qualité. Recyclables ou biodégradables, les matières végétales ou animales peuvent être facilement revalorisées sans impact néfaste sur l’environnement et l’écosystème.

Un moyen de réduire nos émissions carbones

Enfin, un des gros enjeux de notre époque est de trouver des solutions pour réduire nos émissions de carbone. La construction de bâtiments biosourcés est non seulement une alternative plus naturelle à la construction classique, mais elle génère également beaucoup moins de pollution et représente, par conséquent, un bon moyen de lutter contre le réchauffement climatique.